L’histoire de Sylvia Likens est effectivement un récit bouleversant basé sur des faits réels. Nous voulions vous raconter cette histoire, dont le récit s’est perdu dans le temps. Cependant, attention, les scènes décrites peuvent être choquantes. Ce qu’a vécu l’adolescente est horrible et, forcément, le récit aussi.
Sommaire
Sylvia Likens et sa sœur sont confiées à leur bourreau
Sylvia Likens est une jeune fille née dans une famille nombreuse. Elle est la seule de sa famille à ne pas avoir de jumeau. Originaire de l’Indiana, elle partage sa vie avec ses frères et sœurs Dianna, Danny (tous deux jumeaux) et Jenny et Benny (également jumeaux). Leurs parents sont des forains avec peu d’argent.
Sylvia était scolarisée dans un lycée et c’est à cette période qu’elle s’est liée d’amitié avec une fille de son âge. Elle et sa sœur Jenny la voyaient souvent et elles ont même été invitées chez elle. Après avoir passé une nuit chez leur amie, les parents de cette dernière proposent aux parents de Sylvia et Jenny de garder leurs deux filles pour que la mère puisse aller travailler.
Elle demande 20 $ par semaine. Les parents acceptent. Une partie des enfants sont gardés par les grands-parents (nous ne sommes pas sûrs de cette information). Et Sylvia et Jenny seront alors sous la garde de Gertrude, la mère de leur amie.
Après que Sylvia et sa sœur Jenny eurent été confiées à Gertrude Baniszewski, cette dernière, une femme appauvrie et instable vivant à Indianapolis, commença à leur infliger des abus physiques et psychologiques. La situation dégénéra rapidement lorsque Gertrude, frustrée par ses propres difficultés financières et sociales, trouva en Sylvia un exutoire à sa colère.
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L’adolescente torturée avec la complicité du voisinage
Les abus infligés à Sylvia prirent des formes variées et atroces. Elle fut régulièrement frappée, privée de nourriture, et brûlée avec des cigarettes. Gertrude, qui manipulait non seulement ses propres enfants mais aussi les enfants du quartier, incita tout un groupe de jeunes à participer à la torture de Sylvia.
Au fur et à mesure que les tortures s’intensifiaient, Sylvia, déjà affaiblie, commença à montrer des signes évidents de déclin physique. Pourtant, malgré ses blessures visibles et ses cris, personne dans le voisinage n’intervint.
Certains voisins avaient entendu des bruits ou vu des signes de maltraitance, mais ils n’ont jamais alerté les autorités. Cette indifférence collective est l’un des aspects les plus troublants de l’affaire. Un des voisins, par exemple, avait mentionné avoir entendu les cris, mais avait décidé de ne pas s’en mêler.
Gertrude alla même jusqu’à retirer Sylvia de l’école, inventant des histoires sur son comportement pour justifier son absence. Bien que des éducateurs et d’autres adultes aient exprimé des inquiétudes, notamment en raison de l’apparence de Sylvia qui montrait des signes visibles de sous-alimentation et de maltraitance, cela n’a pas mené à des actions concrètes pour la protéger.
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La jeune fille perd la vie tragiquement, Gertrude arrêtée
Le 26 octobre 1965, après des semaines de tortures, Sylvia succomba à ses blessures. Elle avait été frappée violemment à la tête, et les blessures infligées à son corps, combinées à une grave malnutrition, l’ont conduite à une mort atroce.
Gertrude tenta de couvrir ses actes en affirmant que Sylvia s’était blessée elle-même après une fugue, mais la vérité éclata rapidement grâce à Jenny Likens, la sœur de Sylvia. Jenny, qui avait également subi des maltraitances mais dans une moindre mesure, raconta à la police ce qui s’était réellement passé.
Lors du procès qui suivit, les détails de l’affaire choquèrent l’Amérique. Gertrude Baniszewski fut condamnée pour meurtre au premier degré, mais de nombreuses questions demeurent sur le rôle des voisins et de la communauté qui, dans une certaine mesure, avaient toléré cette situation.
L’idée que des gens aient pu entendre ou voir des signes de maltraitance sans intervenir soulève des réflexions troublantes sur la passivité sociale et la peur de se mêler des affaires des autres.
Cette histoire inspira plusieurs films, dont An American Crime (2007) avec Ellen Page, ainsi que le livre The Basement: Meditations on a Human Sacrifice de Kate Millett. Ce cas demeure l’un des exemples les plus horribles de maltraitance d’enfants en Amérique et un rappel de l’importance de ne pas ignorer les signes de violence domestique.
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