La thématique de la succession suscite souvent des interrogations, notamment d’ordre financier. En effet, les droits de succession, impôts prélevés par l’État sur le patrimoine transmis aux héritiers, peuvent représenter une charge importante. Face à cette réalité, certains se demandent s’il est possible d’hériter sans payer le moindre centime. Aujourd’hui, sachez que seul le conjoint vivant est exonéré de ces frais. Les enfants du défunt également sous certaines conditions.
Sommaire
Héritiers et droits de succession
En France, le système successoral est régi par le Code civil. Il définit l’ordre des héritiers et la répartition de l’héritage selon des règles précises. Les héritiers se classent en plusieurs ordres :
- Les enfants viennent en premier rang : ils héritent en parts égales, sauf si le défunt a rédigé un testament léguant une partie de ses biens à d’autres personnes.
- À défaut d’enfants, les parents du défunt héritent.
- En l’absence de parents, ce sont les frères et sœurs du défunt qui héritent.
- Si aucun membre de la famille n’est vivant, les biens reviennent à l’État.
Chaque héritier doit payer des droits de succession. Le montant se calcule en fonction de sa part d’héritage et de son lien de parenté avec le défunt. Ces droits peuvent être élevés, notamment pour les successions importantes.
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Le conjoint survivant : un cas particulier
Le conjoint survivant bénéficie d’un statut particulier en matière de succession. Une exonération de droits de succession sur une partie de l’héritage s’applique alors. Cela signifie qu’il ne paie rien pour cette part. Il va hériter sans payer.
La part du conjoint survivant exonérée de droits de succession dépend toutefois de son régime matrimonial. Les détails dans les lignes suivantes.
Mariage
Le conjoint survivant bénéficie d’une exonération totale sur la fraction de l’héritage correspondant à la quotité disponible. La quotité disponible est la partie du patrimoine que le défunt peut léguer librement.
La quotité disponible est la partie du patrimoine que le défunt peut léguer librement, sans tenir compte des droits de ses héritiers réservataires (en général, les enfants). Pour calculer la quotité disponible, il faut soustraire à la valeur de l’héritage :
- Les dettes du défunt ;
- Les legs particuliers faits par le défunt ;
- La réserve héréditaire des héritiers réservataires (par exemple, la part minimale à laquelle chaque enfant a droit).
Afin de mieux comprendre cette notion importante, prenons un exemple. Monsieur Durand décède en laissant un patrimoine de 1 000 000 euros et deux enfants. Il a légué 200 000 euros à sa nièce par testament. La réserve héréditaire de chaque enfant est de 300 000 euros (1 000 000 – 200 000 = 800 000/2 = 400 000 euros). La quotité disponible est donc de 300 000 euros (800 000 – 400 000 – 200 000). Madame Durand, la conjointe survivante, sera exonérée de droits de succession sur cette somme de 300 000 euros.
PACS
Le partenaire pacsé bénéficie d’une exonération de 80 000 euros sur la valeur de l’héritage. Au-delà de cette somme, il est redevable des droits de succession au même titre que les autres héritiers. Au-delà de cette somme, il est redevable des droits de succession au même titre que les autres héritiers.
Concubinage
Malheureusement, le concubin n’a aucun droit particulier en matière de succession. Il n’est pas héritier légal du défunt et ne bénéficie d’aucune exonération de droits de succession.
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Les points importants à retenir
Le régime matrimonial et le testament du défunt jouent un rôle crucial. Ces documents déterminent de la part du conjoint survivant exonéré de droits de succession. En effet, le régime matrimonial définit les droits de chaque époux sur le patrimoine du couple. Le testament, quant à lui, permet de léguer une partie de ses biens à des personnes de son choix. Cela peut avoir un impact considérable sur la répartition de l’héritage et les droits du conjoint survivant.
Il est aussi vivement recommandé de consulter un notaire. Vous obtiendrez des conseils personnalisés en fonction de votre situation et de votre régime matrimonial. Un notaire pourra vous aider à optimiser la transmission de votre patrimoine et à minimiser les frais de succession pour vos héritiers.
Enfant du défunt : exonération des droits de succession sous certaines conditions
Bonne nouvelle : les enfants peuvent hériter sans payer sous certaines conditions. Ils n’ont pas à payer d’impôts sur l’héritage qu’ils reçoivent de leur parent décédé.
Pour bénéficier de cette exonération, deux conditions doivent être remplies :
- Actif brut successoral inférieur à 50 000 euros : l’actif brut successoral correspond à la valeur totale des biens du défunt avant déduction des dettes. Si cette valeur est inférieure à 50 000 euros, l’enfant est exonéré de droits de succession.
- Dons déclarés ou enregistrés : l’enfant ne doit avoir reçu que des dons manuels ou des donations qui ont été déclarés ou enregistrés auprès des services fiscaux. Les dons non déclarés ou non enregistrés sont pris en compte dans le calcul de l’actif brut successoral et peuvent compromettre l’exonération.
Si les deux conditions susmentionnées sont remplies, l’enfant n’a même pas besoin de faire une déclaration de succession. Il est donc important de vérifier l’actif brut successoral et la nature des dons reçus pour déterminer si l’exonération s’applique.
Si l’actif brut successoral est supérieur à 50 000 euros, une exonération partielle des droits de succession peut être espérée. Le montant de l’exonération dépendra de la valeur de l’héritage.
L’exonération pour les enfants n’est pas exclusive d’autres exonérations, comme celle pour le conjoint survivant. Un enfant peut donc cumuler plusieurs exonérations et ne payer aucun droit de succession.
L’exonération des droits de succession pour les enfants est une disposition avantageuse qui permet de faciliter la transmission du patrimoine familial. Il est important de bien se renseigner sur les conditions d’application de cette exonération. Prenez aussi conseil auprès d’un notaire pour vous assurer de respecter toutes les obligations légales.
Le cas des enfants handicapés
Les enfants handicapés bénéficient également d’une protection renforcée. Qu’ils soient majeurs ou mineurs, ils peuvent avoir une exonération partielle ou totale des droits de succession. L’abattement fiscal dédié, d’un montant de 159 325 euros, s’applique à l’ensemble du patrimoine transmis.
Pour conclure…
S’il est possible, dans certains cas précis, d’hériter sans payer de droits de succession, il est important de garder à l’esprit que ces situations restent exceptionnelles. Le conjoint survivant (mariage) et les enfants (sous conditions) se retrouvent bien chanceux sur ce sujet. La plupart des héritiers devront cependant s’acquitter de ces impôts, dont le montant varie en fonction du lien de parenté avec le défunt. La valeur du patrimoine transmis sera aussi prise en compte.
Planifier votre succession en amont et explorer les différentes stratégies d’optimisation permet de réduire la facture fiscale et de protéger ses proches. Un notaire ou un fiscaliste pourront vous accompagner dans cette démarche essentielle.
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