C’est désormais rendu public, près de 8 701 enfants ont été exposés à la Dépakine depuis 2007. Il est à présent clair que la prise d’acide valproïde par les femmes enceintes souffrant d’épilepsie ou de troubles bipolaires a eu un effet désastreux sur les enfants in utéro.
L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a dévoilé mercredi une étude révélant que près de 14 322 futures mamans ont été exposées aux effets de cet antiépileptique entre 2007 et 2014. En vente depuis 1967 en France, les risques des principes actifs de ce médicament sont pourtant connus depuis 1980, malheureusement ce n’est qu’en 2015 que l’ANSM le déconseillera pendant la grossesse.
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8 701 enfants exposés à la Dépakine : Les généralistes ont contribué à ce triste constat
Cette étude publiée mercredi dernier pointe du doigt les médecins généralistes comme ayant participé à la survenu de ce scandale à la Dépakine. On dénombre notamment 57% des ordonnances comprenant ce médicament prescrit par les médecins généralistes. Les neurologues libéraux et les psychiatres par contre l’ont prescrit respectivement dans 6 et 10% de leurs ordonnances, pourtant à priori plus concerné par les pathologies en question.
Ceci peut se justifier par le fait que les neurologues ont été plus rapidement avertis sur les possibles effets néfastes pour les futures mamans que les généralistes, d’après le Dr. Arnaud Biraben, spécialiste des questions épileptiques au CHU Pontchaillou. Ce dernier pense que l’arrivée des génériques a contribué davantage à distraire cette information : « Quand il n’y avait que la Dépakine, les visiteurs médicaux de Sanofi venaient régulièrement. Ce sont eux qui nous ont informés. ». 8 701 enfants exposés à la Dépakine doivent malheureusement payer le prix de ce médicament si facilement prescrit.
8 701 enfants exposés à la Dépakine : Une molécule dangereuse mais efficace
Une tentative de remplacer la Dépakine par la Lamotrigine (Lamictal et ses génériques) a priori moins dangereuse n’a pas tenu longtemps. Arrivée en France en 2002, elle a permis de faire baisser à 42% l’exposition de ces femmes entre 2007 et 2014. Son efficacité reste bien en deçà de celle du Dépakine : « La lamotrigine permet de traiter 40 % des patients, alors que la Dépakine en équilibre 95 %. Ce médicament n’est pas si facile à remplacer, souligne le Dr Biraben. Parfois, il n’y a pas de solution pour ces femmes. ». Une procédure d’indemnisation des familles exposées à la Dépakine devrait tout de même être votée au Parlement avant la fin de l’année.
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