Une étude de l’Agence du médicament et de la Caisse nationale d’assurance maladie ressort que 14 322 femmes enceintes ont été exposées aux effets néfastes de la Dépakine. Depuis la publication de ce rapport mercredi dernier il est prévu une indemnisation des femmes exposées à la Dépakine, ce médicament anticonvulsivant prescrit pour soigner l’épilepsie.
Les troubles et malformations constatés sur le fœtus ont considérablement ému l’opinion publique alors que ce médicament du laboratoire Sanofi était prescrit depuis 1967. La prise de conscience tardive (2006) pour informer les femmes sur d’éventuels risques justifie cette indemnisation.
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Indemnisation des femmes exposées à la Dépakine, le moyen de rattraper une négligence
Des milliers de naissances sont ainsi potentiellement concernées par ce dédommagement, du fait des troubles neurologiques et physiques de ce médicament. À ce jour, on constate que ce sont 61 % des grossesses qui ont évolué jusqu’à leur terme sous Dépakine. L’Agence Nationale de la Sécurité du Médicament (ANSM) rendra publique en fin d’année 2016, une seconde étude qui évaluera l’impact réel de l’exposition en ce qui concerne les nouveau-nés.
Toutefois, la ministre de la Santé Marisol Touraine a déjà annoncé qu’un protocole permettra la prise en charge totale des victimes encadrée par l’Assurance maladie. Il sera ainsi dressé un fichier national des personnes souffrant des malformations congénitales du fait de la Dépakine. Le processus débutera dès le mois d’octobre prochain pour s’achever en novembre. L’indemnisation des femmes exposées à la Dépakine sera ensuite soumise à une mission d’expertise juridique pour ces jeunes patients et le vote du dédommagement devrait intervenir en fin d’année.
La vigilance au-delà de l’indemnisation des familles exposées à la Dépakine
Il faut dépasser la simple gestion des conséquences et mettre sur pied des mesures pour réduire encore plus les prescriptions. Déjà avec l’affichage d’un pictogramme sur les boîtes de médicaments qui mentionnera clairement les risques encourus pour une consommation pendant la grossesse.
Cette stratégie sera mise sur pied avec la collaboration de l’Aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant (APESAC) et permettra d’améliorer l’information aux patients. Mieux encore, « L’ANSM réévaluera ainsi 21 substances actives pour le traitement de l’épilepsie », selon un communiqué du ministère, il en sera de même des molécules identifiées dans les troubles bipolaires.
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