Tout le monde cherche le bonheur. Alors, il est omniprésent dans notre société. Mais, cette quête n’est-elle pas toxique ? Est-ce qu’il faut à tout prix atteindre le bonheur ? N’est-ce pas une recherche vaine ? Doit-on vraiment mettre de côté les sentiments négatifs comme la tristesse, la haine ou la colère ? Le bonheur symboliserait le but d’une existence, mais il installe une certaine forme de pression et on culpabilise si on ne réussit pas à l’atteindre. Voici ce que vous devez savoir sur le bonheur pour conserver votre santé mentale.
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Décryptage : c’est quoi le bonheur ?
Dans le dictionnaire, le bonheur est un « état de satisfaction complète, stable et durable ». À l’inverse des animaux, les humains cherchent le bonheur de manière consciente et même inconsciente. C’est en effet un état émotionnel et mental qui se caractérise par un sentiment de satisfaction, de bien-être et de joie. Le bonheur est un état global qui se situe entre la joie intense et le plaisir éphémère. C’est un sentiment de stabilité et de sérénité.
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Le bonheur est profondément lié au désir. En effet, être heureux, n’est-ce pas concrétiser ses désirs les plus essentiels ? Puisque nous nous fixons des objectifs, nous cherchons donc à les réaliser. Ainsi, tous nos projets personnels ou professionnels n’auraient qu’un seul but, celui d’atteindre cedit bonheur.
Il peut découler de diverses sources, telles que la réalisation personnelle, la réussite professionnelle, les relations harmonieuses ou encore la perception positive de la vie en général. Le bonheur est souvent subjectif et varie d’une personne à l’autre, car ce qui rend une personne heureuse peut être différent pour une autre. D’ailleurs, ce qui rend une personne heureuse aujourd’hui pourrait ne plus la rendre heureuse demain. Pour certains, c’est la liberté, pour d’autres, la richesse, la beauté ou encore la forme physique.
Ainsi, on ignore la plupart du temps ce qui peut nous amener au bonheur. On cherche et on teste. Parfois, on a un but en tête, on y travaille, on l’atteint et on n’est finalement pas plus heureux. On se rend compte que le chemin nous rendait même beaucoup plus heureux que la finalité en elle-même. En conclusion, il y a un paradoxe entre la théorie et la pratique. Nous imaginons ce qui nous rendra heureux, mais nous ne connaissons jamais les résultats à l’avance. Attention alors à cette injonction au bonheur, relayée par son entourage ou des images, et qui peut être toxique.
L’injonction au bonheur : une pression sociale à ressentir de la joie
Puisque tout le monde cherche le bonheur, ceux qui réussissent sont ceux qui le trouvent ou semblent l’avoir trouvé. Mais, tout le monde ne s’accorde pas sur le bonheur. Certaines personnes pensent qu’il faut toujours être optimiste en toute circonstance. D’autres pensent que c’est impossible, car les aléas de la vie nous rattrapent. Nous sommes des êtres sensibles avec une large palette d’émotions. En 2022, deux chercheurs, Brock Bastian de l’Université de Melbourne et Egon Dejonckheere de l’Université de Louvain, ont réalisé une étude sur 7 500 individus dans 40 pays, au sujet de leur santé émotionnelle et du bonheur qu’elles pouvaient ressentir.
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Les résultats sont intéressants : plus une personne se force à être heureuse tout le temps et à éloigner la colère par exemple, plus elle aura tendance à avoir des troubles émotionnels. Au final, cela produit l’inverse du but initial. Cette personne cherche un bonheur constant, mais se retrouve avec plus de sentiments négatifs que positifs. La dépression, les problèmes d’anxiété et de stress sont plus fréquents. À travers l’étude, cette positivité toxique est commune dans tous les pays du monde.
L’entourage et la société en général devraient faire preuve de plus d’empathie et éviter les phrases culpabilisantes de ce genre : « il y a pire dans la vie », « tu as tout pour être heureux » ou « tu vas t’en remettre ». Cela amplifie la pression et augmente le fait de tout garder pour soi. N’oublions pas que « Tout ce qui ne s’exprime pas, s’imprime » dans nos cellules.
La solution : accepter toutes ses émotions sans exception
Les réseaux sociaux et les médias en général véhiculent des images de perfection qui ont accentué cette injonction au bonheur. Chaque seconde, on observe des gens heureux sans se rendre compte qu’il s’agit du haut de l’iceberg et que la plus grande partie est invisible. On ne montre que ce qui est « beau ». La laideur n’a pas sa place. La joie, la richesse, le plaisir ont remplacé la réalité. Ce sont des masques qui cachent les émotions authentiques.
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Même si c’est compréhensible de préférer l’optimisme au pessimisme, parfois, ce n’est pas si simple, voire impossible. On ne peut pas toujours tout relativiser à l’instant T, notamment quand on a des deuils à traverser, des échecs à surmonter, des blessures à soigner, etc. Parfois, c’est nécessaire de laisser sortir ces sentiments de chagrin ou de colère pour mieux guérir.
Ainsi, toucher du doigt le bonheur consisterait plutôt à accepter toutes ses émotions et à faire en sorte qu’aucune d’entre elles ne prédomine. Vous ne devez être ni sous l’emprise de la joie ni sous l’emprise de la tristesse, mais simplement dans une écoute équilibrée et juste de vous-mêmes.
La recherche effrénée du bonheur peut dégrader votre santé mentale. Arrêtez d’ignorer vos sentiments négatifs qui ont leurs places et peuvent vous permettre de progresser. Libérez-vous de cette injonction au bonheur constant et faites la paix avec vos émotions. Tout est toujours une question d’équilibre. Et vous, chers lecteurs, qu’en pensez-vous ?
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Un commentaire
Je pense que la quête du bonheur est trop idéalisée. J’ai voyagé dans de nombreux pays et j’ai vu des gens moins préoccupés par la poursuite constante du bonheur, mais plus heureux dans leur quotidien. Peut-être que l’acceptation des hauts et des bas est la clé ?