Traditionnellement lié aux rituels religieux, le jeûne intéresse maintenant les chercheurs pour gérer les maladies chroniques. Les personnes atteintes de ces affections sont les plus vulnérables dans le cadre d’une diète. Cette dernière peut, cependant, aider à traiter certaines de ces pathologies, lorsqu’elle est bien encadrée. Découvrez, dans cet article, les impacts et les gestions spécifiques du jeûne dans le cadre des maladies récurrentes.
Faites toutefois attention ! Jeûner peut être dangereux pour certaines populations, comme les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants et les adolescents. Aussi, les personnes âgées risquent des arythmies cardiaques. Il faut également noter que certaines affections, comme l’anorexie, l’épilepsie et l’insuffisance hépatique ou rénale avancée, sont incompatibles avec la diète. Il est ainsi crucial de consulter un professionnel avant toute intervention, en particulier pour les personnes malades ou sous traitement.
Sommaire
Un peu de contexte sur les maladies chroniques
Les maladies chroniques sont des affections durables, évolutives, impactant quotidiennement l’existence. Il peut s’agir des troubles cardiovasculaires, du cancer, du diabète, de certaines pathologies respiratoires, rhumatismales ou neurodégénératives. Bien que les soins soient accessibles, elles nécessitent une gestion multidisciplinaire. De plus, ces affections connaissent une croissance significative en raison du vieillissement de la population. Elles engendrent souvent des complications graves.
Pour réduire les risques, il est conseillé d’adopter des habitudes saines. Cela inclut la consommation d’aliments équilibrés, la pratique d’exercices physiques réguliers et l’interdiction de tabac et d’alcool. Les suivis médicaux périodiques et l’éducation spécifique sont également de mise.
Les impacts du jeûne sur certaines maladies chroniques
Le jeûne, quelle que soit sa forme, intéresse désormais les individus concernés par les affections prolongées. Ci-après ses bienfaits potentiels :
Réactions sur le diabète
En invitant le corps à se priver de glucose, la diète le pousse à utiliser ses réserves de graisse pour produire de l’énergie. En conséquence, les phases sans nourritures améliorent la réponse à l’insuline et réduisent le glucose chez les diabétiques de type 2. De plus, le fasting peut potentiellement influencer l’HbA1c, mais son impact semble davantage lié à la perte de masse. À noter que cette forme d’hémoglobine est un marqueur clé du contrôle glycémique à long terme.
Conséquences sur l’hypertension
La restriction calorique aurait des répercussions notables sur la réduction de l’hypertension artérielle, même pour les personnes sous médication. De plus, elle peut aider à minimiser les effets indésirables des médicaments. Le jeûne prolongé, à l’exemple du programme Buchinger Wilhelmi, est l’approche idéale pour abaisser la pression artérielle. D’ailleurs, cette méthode aurait des effets persistants même après la reprise alimentaire.
En outre, le jeûne intermittent peut aider à réduire l’hypertension en améliorant la sensibilité à l’insuline et en réduisant l’inflammation. Les recherches n’ont, toutefois, pas encore prouvé sa pérennité.
Bienfaits sur les maladies cardiovasculaires
Les troubles cardiovasculaires tels que l’infarctus du myocarde, l’insuffisance cardiaque, et l’hypertension sont devenus une préoccupation majeure. Selon l’OMS, ces pathologies sont la première cause de mortalité mondiale, responsables de 30 % des décès prématurés.
Dès lors, les pouvoirs publics encouragent des pratiques saines avec une alimentation équilibrée, l’exercice physique et la réduction du tabagisme. En complément, la diète thérapeutique peut aider à améliorer le bien-être cardiaque. Le jeûne intermittent, par exemple, active l’autophagie cellulaire, réduit les toxines et renouvelle les cellules.
Le jeûne doit être, toutefois, pratiqué avec précaution, surtout chez les personnes présentant des conditions de santé préexistantes. L’avis d’un professionnel de la santé est donc de rigueur, en particulier pour les personnes cardiaques.
Impacts sur les maladies rhumatismales
Une méta-analyse a confirmé les bienfaits de la diète sur l’arthrite rhumatoïde. La diète thérapeutique est souvent adoptée pour traiter des affections articulaires comme les rhumatismes. Il permet également de réduire le besoin de médicaments anti-inflammatoires en neutralisant les poussées de polyarthrite rhumatoïde. En revanche, ces réactions sont temporaires et les symptômes peuvent réapparaître après quelques jours.
Notez toutefois que le jeûne ne doit pas être considéré comme un remède miracle. Bien qu’il présente des réactions positives, ces dernières sont limitées chez les affections rhumatismales. Si vous êtes en cours de thérapie, éviter les interruptions. Dans tous les cas, tenez compte de l’avis de votre médecin avant d’entreprendre le processus.
Influence sur les maladies neurodégénératives
Jeûner peut protéger contre le déclin cognitif, en réduisant le stress oxydatif et en améliorant la résilience cellulaire. Des études épidémiologiques ont montré que les régimes pauvres en calories diminuent les menaces d’Alzheimer et de Parkinson.
D’autre part, le fasting peut améliorer le bien-être mental et cérébral en stimulant les facteurs neurotrophiques et en réduisant l’inflammation. Cela soutient la régénération neuronale, la réduction de l’accumulation de protéines anormales dans le cerveau et permet d’améliorer la mémoire.
La diète peut donc protéger les neurones contre les dommages et maintenir la santé cérébrale. Il n’est, cependant, pas approprié pour tout le monde, car il peut entraîner des effets secondaires comme la fatigue, l’hypoglycémie et la baisse de la tension artérielle. Il est ainsi impératif de consulter un soignant avant d’entreprendre une diète prolongée.
Bénéfices sur le cancer
Le biologiste et chercheur en gérontologie, Valter Longo, a démontré que jeûner pourrait atténuer les conséquences néfastes de la chimiothérapie. D’autre part, le chirurgien cancérologue français Michel Lallement a confirmé qu’une restriction de trois jours peut réduire ces réactions dans 80 % des cas. Enfin, la chercheuse et épidémiologiste en prévention du cancer, Catherine Marinac, a révélé que jeûner 13 heures entre le dîner et le petit-déjeuner diminue de 36 % le risque de récidive du cancer du sein.
Le jeûne intermittent est notamment recommandé pour certains individus cancéreux. Cette approche réduit la résistance à l’insuline, l’inflammation et le stress oxydatif, ce qui aide à perdre la masse grasse. Cela renforce la protection des cellules saines et affaiblit les cellules cancéreuses. Le fasting se révèle donc particulièrement bénéfique pour les individus atteints de cancer du sein ou de la prostate. Malgré cela, il est déconseillé aux personnes âgées ou dénutries.
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Les encadrements spécifiques pour intégrer le jeune dans le traitement des maladies chroniques
La gestion des pathologies permanentes par la diète nécessite une approche soigneusement planifiée et supervisée par des professionnels de santé. Elle doit être personnalisée selon les besoins et conditions médicales individuels.
Avant d’adopter une routine de jeûne, il est recommandé de consulter un docteur pour évaluer sa faisabilité. Cela inclut un bilan de santé global, une revue des médicaments actuels et une analyse des dangers. Une évaluation complète déterminera le type de diète le mieux adapté. Il convient ainsi d’élaborer un plan personnalisé, incluant la durée, la fréquence des jeûnes et des recommandations spécifiques.
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Les impacts, les risques et la gestion des maladies chroniques
À partir des années 1960, le jeûne a été présenté comme une méthode amaigrissante. Bien qu’il favorise la perte de poids, il entraîne principalement une perte d’eau, de sodium et de masse musculaire. Cela se produit notamment durant les premiers jours. Néanmoins, l’équilibre peut être maintenu par de bonnes habitudes nutritionnelles et une activité physique régulière.
Le fasting a également été considéré pour ses impacts sur les troubles articulaires, cardiovasculaires et les réactions négatives de la chimiothérapie. Cependant, le ministère de la Santé souligne l’absence de preuves scientifiques suffisantes sur son efficacité thérapeutique ou préventive. Malgré cela, jeûner moins de sept jours, avec encadrement, est généralement sans danger pour les adultes en bonne santé. Il faut toutefois noter qu’au-delà de deux semaines, cette approche peut entraîner quelques complications. Il peut s’agir des carences en minéraux et vitamines, des problèmes hépatiques et osseux, et des troubles du rythme cardiaque.
Pour les personnes atteintes de diabète, d’hypertension, d’affections cardiovasculaires et neurodégénératives, une approche soigneusement planifiée et supervisée par des professionnels de santé est nécessaire. Il est crucial de surveiller la glycémie et la pression artérielle. Les patients cardiaques doivent évaluer les risques associés. Enfin, une nutrition équilibrée et riche en nutriments essentiels est cruciale pendant les périodes de reprise alimentaire.
Quelques conseils pratiques
Si le jeûne vous intéresse, surtout en cas de pathologies persistantes, ces conseils peuvent vous être utiles :
- Une approche non supervisée peut être risquée dans certains cas, mais une nutrition hypotoxique peut apporter de grandes améliorations ;
- Une préparation préalable peut être nécessaire sur 1 à 6 mois en cas de fatigue des émonctoires ;
- En cas de doute, consultez votre praticien ;
- L’hydratation est essentielle, tout comme l’écoute attentive du corps et une transition progressive ;
- Un soutien psychologique peut également être utile pour surmonter les défis mentaux et émotionnels.
Le jeûne, oui, mais sous supervision
Définitivement, le jeûne est de plus en plus prometteur pour aider à gérer les maladies chroniques. Lorsqu’il est bien encadré médicalement, il offre des perspectives prometteuses pour améliorer la santé et le bien-être. En dépit de cela, son utilisation doit être individualisée et supervisée. Aussi, il reste encore beaucoup à apprendre sur la façon de l’optimiser pour obtenir les meilleurs résultats cliniques.
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