Il y a de nombreuses expressions dans la langue française qui nous paraissent parfois très étranges. On ne comprend pas toujours le rapport entre l’expression et ce qu’elle veut dire. Et pour beaucoup d’entre vous, c’est le cas avec l’expression très célèbre « donner sa langue au chat« .
« Jeter sa langue aux chiens »
Actuellement, « donner sa langue au chat » est une expression qui veut dire que la personne avoue son ignorance lorsqu’une personne lui pose une question ou une devinette. Exemple : une personne demande à une autre « c’est quoi la capitale de l’Australie ? ». L’autre réfléchit un peu puis répondu « je donne ma langue au chat ». Cela veut dire « je ne sais pas, vas-y dis-moi la réponse ».
Mais pourquoi donnerait-on sa langue au chat ? En fait, l’expression viendrait du XIXe siècle. Georges Planelles, qui a écrit l’ouvrage « Les 1001 expressions préférées des Français », explique notamment que l’expression initiale ne désignait pas des chats, mais des chiens.
On disait alors « jeter sa langue aux chiens ». On disait cela pour signifier qu’on abandonnait la parole, la l’organe de la parole (soit la langue) aux chiens. Les chiens, réputés pour manger vite et de tout à cette époque, engloutiraient alors en peu de temps la langue.
Là viennent deux idées : ne pas pouvoir répondre à la question car on n’a plus la parole ET recevoir rapidement la réponse, avant que la langue ne soit avalée.
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Deux autrices à l’origine de « donner sa langue au chat »
« Donner sa langue au chat » est apparu un peu plus tard. Cette expression viendrait en fait de George Sand, aka Aurore Dupin. L’autrice mondialement connue n’a pas inventé directement l’expression altérée de « donner sa langue au chien ». Elle a été reprise par une autre autrice qui lui faisait référence.
« Mettre quelque chose dans l’oreille du chat, c’était lui confier quelque chose qui devait rester secret, oublié », disait George Sand.
Le chat était vu comme le gardien des secrets. Domestiqué, proche de ses maîtres, toujours présents lorsque ses propriétaires racontent leurs secrets, le chat est discret et ne répète pas les ragots.
Et c’est en 1860 que l’écrivaine E. de Goncourt a écrit l’expression dans son ouvrage « Charles Demailly ». « Une fois, deux fois, trois fois, donnez-vous votre langue au chat ?« , a-t-elle écrit.
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