Apparues en 2019, les cigarettes électroniques « puff » constituent la nouvelle tendance chez les jeunes actuels. Elles se sont répandues à une vitesse fulgurante grâce aux réseaux sociaux, notamment dans les pays industrialisés. Généralement colorée et aux saveurs sucrées, la « puff » inquiète de plus en plus de parents et d’enseignants. Ces derniers voient en cette nouvelle mode une porte d’entrée vers le tabagisme chez les adolescents.
C’est donc sans surprise que la « puff » devient la cible d’une demande d’interdiction. Elle apparait comme un véritable fléau environnemental et sanitaire.
Sommaire
Qu’est-ce que la cigarette jetable ou « puff » ?
Apparue en 2019 aux États-Unis et arrivée sur le marché français en 2021, la « puff » (traduit de l’anglais par « bouffée » ou « taffe ») est une cigarette électronique jetable à usage unique. Ce gadget est donc prêt à être consommé dès son achat. Vous le trouverez auprès de plusieurs points de vente comme les grandes surfaces, buralistes, stations-service, etc. La « puff » bénéficie en plus d’un prix très abordable (autour de 9 €), ce qui la rend particulièrement accessible, même pour les plus jeunes.
Son design coloré et son large éventail de goûts fruités attirent de nombreux jeunes, bien que sa vente reste interdite aux mineurs en France. Selon une étude de l’Alliance Contre le Tabac (ACT), environ 13 % des jeunes entre 13 et 16 ans ont déjà testé ce produit au moins une fois.
À l’origine, la « puff » a été lancée pour ceux qui souhaitaient réduire, voire arrêter le tabac, sans s’accommoder de la contrainte des recharges de la cigarette électronique classique. Malheureusement, son usage a été déformé et elle est aujourd’hui devenue une porte d’entrée vers le tabagisme pour la population mondiale.
Chaque produit offre entre 300 et 600 taffes à l’utilisateur. Bien que certains soient sans nicotine, d’autres peuvent contenir jusqu’à 2,5 % de sels de nicotine. Les inquiétudes sont donc légitimes quant à la toxicité de ce produit et au fait qu’elle pourrait encourager l’entrée dans le tabac.
La puff a un risque élevé d’addiction à la nicotine
Chez les vendeurs de cigarettes électroniques, la « puff » est abordable. Ce produit simple d’utilisation et jetable est généralement vendu entre 8 € et 12 €.
Mais, derrière cet accessoire fruité, se cache près de 2,5 % de nicotine. Loïc Josserand, président de l’Alliance Contre le Tabac (ACT), ajoute même que le principal danger de ce produit réside dans sa capacité à déclencher l’addiction à la nicotine chez les non-fumeurs.
Auprès des jeunes, cette addiction peut prendre une ampleur encore plus grande si la consommation n’est pas rapidement réglementée. En effet, malgré une interdiction de vente chez les mineurs, ces derniers peuvent quand même s’en procurer sur Internet ou dans les tabacs.
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Des « influenceurs » font la promotion de la puff sur les réseaux sociaux
La « puff » se déclenche dès que l’utilisateur l’aspire. Un liquide sucré, contenu dans un réservoir, s’évapore alors à chaque bouffée. Elle produit beaucoup plus de fumée qu’une cigarette normale. La puff dégage d’ailleurs une odeur parfumée. C’est cette caractéristique qui attire les jeunes et fait d’elle un produit très en vogue dans les cours de récré.
La mode de la cigarette électronique jetable n’est donc pas près de s’estomper. Sur les réseaux sociaux comme TikTok, Snapchat ou Instagram, de nombreux influenceurs font la promotion de ce produit. Cela, malgré la présence de nombreux mineurs dans leur audience. Comme il s’agit d’un article tendance, les jeunes se disent alors qu’il faut l’avoir pour se sentir accepté par les autres. Un constat établi par le docteur Philippe Arvers, addictologue et tabacologue, administrateur de la Société francophone de tabacologie.
Pour pallier ce succès inattendu, de nombreux flyers ont été édités à l’intention des vendeurs de puffs. Cette initiative a pour objectif de leur rappeler que la vente du produit reste interdite aux moins de 18 ans. Dans ce contexte, le ministère des Solidarités et de la Santé a sorti un texte en mars 2022 relatif au cadre légal et réglementaire imposé à la distribution de la puff : étiquetage, taux de nicotine obligatoirement inférieur à 20 mg/ml, interdiction de publicité et de promotion directe et indirecte, etc.
Un risque majeur pour l’environnement et la biodiversité
Selon les informations qui circulent sur Internet, la puff serait originaire d’Extrême-Orient. Elle est arrivée aux États-Unis en 2019, avant de faire son entrée en Europe en 2021.
Ce produit n’est pas produit par l’industrie du tabac, contrairement à la Juul. Cette dernière est une mini-cigarette électronique en forme de clé USB, sortie en 2018, et interdite en France. Les autorités françaises espèrent d’ailleurs que la puff suivra la même destinée que son prédécesseur : un phénomène de mode rapidement dissipé.
Le problème avec la puff ne concerne pas uniquement sa dangerosité pour la santé. Il s’agit aussi d’un produit écologiquement critiquable, à cause de son caractère jetable. De plus, elle intègre une pile non recyclable pour chauffer la résistance de la cigarette. Une fois vidé de sa substance, le dispositif doit être jeté à la déchèterie ou dans des conteneurs pour piles usagées. Cependant, rien n’informe le consommateur du traitement que subissent les puffs jetées. Sont-elles recyclées ou abandonnées dans la nature ?
Le docteur Philippe Arvers recommande de rester vigilant face à la percée de la puff. Il sait pertinemment que certains vendeurs ou buralistes ne prennent pas la peine de vérifier si leurs consommateurs sont mineurs. De plus, il existe des personnes majeures qui n’hésitent pas à revendre les puffs aux plus jeunes afin de se faire de l’argent. Tout cela est difficilement contrôlable et maîtrisable, surtout par les autorités.
Des risques importants mêmes sans présence de nicotine pour les plus jeunes
Comme tout produit à inhaler, la puff peut aggraver les risques de maladies respiratoires telles que l’asthme. Cela résulte du fait que les produits utilisés sont assez flous. Cela qui peut engendrer de fortes irritations au niveau des voies respiratoires.
Même dépourvue de nicotine, la puff constitue un premier pas de fait vers le comportement d’un fumeur. De plus, il est aujourd’hui beaucoup trop facile de se procurer des produits interdits aux mineurs en France. Que ce soit pour le tabac ou pour la puff, les deux tiers des bureaux de tabac vendent aux mineurs sans vérification et sans problème.
Le mieux, c’est de faire du contre-marketing pour ces produits. Et si possible, interdire aux bureaux de tabac de s’implanter ou de renouveler leurs licences près des établissements scolaires et autres lieux très fréquentés par les jeunes.
Cette investigation fait découvrir cette nouvelle tendance chez les jeunes :
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La tendance Puff, des mesures pour protéger les mineurs ?
La puff est aujourd’hui fortement ancrée dans la culture populaire. Elle est un véritable accessoire de mode que les jeunes s’arrachent pour paraître plus « cool » auprès de leurs compères. Or, ce produit est très toxique et présente d’importants risques d’addiction chez les jeunes fumeurs.
Les autorités s’activent du mieux qu’elles peuvent pour interdire la vente de ce produit aux mineurs et pour empêcher sa propagation autour des établissements scolaires.
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