La santé des chômeurs est une question cruciale, mais souvent négligée dans de nombreux pays. Alors que le chômage peut avoir des répercussions dévastatrices sur la santé générale, peu d’attention est souvent accordée à cette population vulnérable. Cette négligence soulève des questions sur la responsabilité sociale et le soutien aux personnes sans emploi. Quels sont les défis auxquels sont confrontés les chômeurs en matière de santé ?
Sommaire
Le stéréotype collé aux chômeurs et à qui profite cette stigmatisation ?
Le discours de Gabriel Attal suggère que les chômeurs sont souvent perçus comme des profiteurs par une majorité de travailleurs qui estiment fournir tous les efforts. Cela soulève la question de la responsabilité citoyenne qui suggère que les chômeurs doivent assumer leurs devoirs dans un contexte de « réarmement civique« .
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Suggérer que le chômeur est responsable de sa propre exclusion rassure ceux qui ont un emploi et éloigne la menace du chômage d’eux-mêmes. La stigmatisation des chômeurs apaise ainsi les inquiétudes des travailleurs actifs. De nos jours, les difficultés au travail sont souvent interprétées comme des lacunes personnelles. Cela crée une distinction entre les « productifs performants » et les « improductifs » et alimente ainsi le différentialisme et la discrimination. Cette focalisation sur les traits personnels justifie les succès ou les échecs professionnels. Mais elle ne reflète pas la réalité des chômeurs, qui ne choisissent pas leur situation. Plutôt que de définir le chômeur par ses manques, il serait plus constructif de se concentrer sur ses actions et ses qualités.
Qu’est-ce qui résulte du chômage ? Une santé dégradée, notamment celle mentale
Malgré la diversité des situations, un aspect souvent négligé par les autorités et les organismes d’accompagnement vers l’emploi est la santé. L’analyse des trajectoires met en évidence trois tendances :
- ceux qui sacrifient leur santé pour rester en emploi ;
- ceux dont la santé est altérée par des emplois précaires ;
- ceux qui rencontrent des difficultés d’insertion sociale et professionnelle en raison de problèmes de santé.
Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales en 2017 soulignait une triste réalité. En effet, plus d’un quart des inscriptions au Pôle emploi font suite à un licenciement pour inaptitude médicale. Cela souligne ainsi le lien entre chômage et santé, souvent causé par des conditions de travail dégradantes.
Le chômage aggrave souvent la détérioration de la santé mentale, et efface la distinction entre espace public et privé. Il perturbe la structure temporelle de l’homme. L’absence de travail prive d’une dynamique structurante, laisse le présent encombré d’inquiétudes et brouille les perspectives. Être au chômage signifie une inactivité forcée qui affecte l’estime de soi et la santé mentale, surtout avec la durée et les difficultés de recherche. Elles peuvent même conduire à des troubles psychosomatiques. De plus, le chômage prive du pouvoir d’agir, du sentiment de laisser une empreinte dans son environnement et dans les relations avec autrui.
Le moment d’attirer l’attention de tous sur le problème
La dégradation de la santé des chômeurs est un problème de santé publique, avec des milliers de décès imputables chaque année. Le Conseil économique, social et environnemental souligne la nécessité d’un suivi sanitaire et psychologique précoce. Un accompagnement renforcé pour l’insertion sociale et professionnelle doit aussi être de mise. Comparés aux travailleurs, les chômeurs présentent des indicateurs de santé plus bas et une détérioration du bien-être psychologique avec le temps.
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