Les incidents d’intimidation ne se limitent plus au terrain de jeu ou aux vestiaires. La cyberintimidation, la toute dernière forme d’intimidation qui sévit dans les écoles primaires et secondaires, est omniprésente. Et la récente vague de suicides d’enfants victimes de cyberintimidation déclenche certainement des signaux d’alarme. Suivre l’évolution de la technologie peut sembler écrasant et induire un sentiment d’impuissance, même chez les parents les plus expérimentés. Bien que vous ne puissiez pas contrôler tous les aspects de la technologie, voici quelques idées qui peuvent vous aider à combattre ce nouveau fléau.
Qu’est-ce que la cyberintimidation ?
La cyberintimidation est tout type d’harcèlement, de moqueries ou de menaces qui se font par le biais des réseaux sociaux. Avec tant d’applications et de sites Web disponibles, d’un simple clic, un message humiliant peut être diffusé rapidement à des milliers, voire des millions de personnes. Les enfants peuvent prendre des photos et des vidéos, les monter et les afficher sur des sites pour permettre à des amis et à des étrangers de porter un jugement, parfois de la façon la plus cruelle qui soit.
Trop souvent, les enfants pensent qu’afficher une photo embarrassante de quelqu’un ou faire une remarque sarcastique est drôle, sans penser aux conséquences ou aux sentiments de la victime. Il se peut même qu’ils ne définissent pas ce qu’ils font comme étant une forme d’intimidation. Contrairement à l’intimidation traditionnelle, la cyberintimidation peut se produire n’importe où, n’importe quand, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Par conséquent, l’impact et le risque de conséquences néfastes sont beaucoup plus grands.
Comment prévenir la cyberintimidation ?
Ne présumez rien
Ne présumez pas que votre enfant ne participera jamais à la cyberintimidation ou qu’il ne songerait pas à se joindre à « ces enfants méchants ». La vérité, c’est que tous les enfants, même les plus gentils, peuvent être embarqués au moment où ils regardent une vidéo menaçante sur YouTube ou lient un mauvais message sur Facebook.
La différence entre la cyberintimidation et l’intimidation traditionnelle est qu’un enfant peut ressentir plus d’empathie ou d’embarras s’il voit quelqu’un se faire tabasser juste devant lui. Dans le cas de la cyberintimidation, les actes nuisibles peuvent ne pas sembler « réels », car l’enfant est tellement éloigné de la situation. Tout Cela, associer à leur l’impulsivité, permet aux enfants même les plus gentils d’appuyer beaucoup plus facilement sur le bouton « envoyer ».
Communiquez avec vos enfants
La meilleure façon de lutter contre la cyberintimidation est d’en parler régulièrement avec votre enfant et de lui montrer d’exemples concrets. Il se peut qu’il ne définisse pas ce qu’il fait comme une forme d’intimidation. Exposez clairement vos attentes. Faites comprendre à votre enfant que vous ne tolérerez pas qu’ils soient impliqués dans des actes d’intimidation. C’est très important.
Ne soyez pas indifférent
Trop souvent, les parents d’enfants qui s’adonnent à la cyberintimidation en concluent qu’il ne s’agit que « d’enfants », suggérant que cela apprendra à la victime à s’endurcir ou que le sien ne faisait que s’agiter. Cette façon de penser est non seulement dangereuse pour votre enfant et la victime, mais c’est aussi un manque de responsabilité et de contrôle de la part de ces parents.
Si vous êtes indifférent à l’égard du rôle de votre enfant dans la cyberintimidation, posez-vous les questions suivantes : Et si mon enfant était au centre de ces messages embarrassants, menaçants ou harcelants sur les médias sociaux, est-ce que j’aurais encore l’impression que c’était innocent et que les enfants ne sont que « des enfants » ? Et si j’étais la cible de tels messages ? Et si quelqu’un montrait ce genre d’agressivité envers ma personne ? Est-ce que je trouverais ça drôle, innocent, ou tout ça pour plaisanter ? L’intimidation est une menace, point final. Si votre enfant est impliqué et que vous tournez dans l’autre sens, vous êtes complice de son mauvais comportement.
Les parents et la technologie
De nombreux parents ne réalisent pas le rôle que joue la technologie dans la vie de leur enfant parce qu’ils ne la comprennent pas. Aussi difficile que vous puissiez trouver la technologie, ce n’est pas une excuse pour laisser votre enfant se noyer dans le monde des réseaux sociaux. Si vous ne comprenez pas les derniers appareils ou ne connaissez pas les médias sociaux que les enfants utilisent (Snapchat, Instagram, Twitter, etc.), parlez-en à quelqu’un qui peut vous aider. Il peut s’agir de votre enfant, d’un de ses amis ou d’une personne de votre bibliothèque locale. Le fait est que les enfants ont plusieurs longueurs d’avance en matière de technologie et de médias sociaux, alors c’est aux parents d’être sur leurs talons pour les comprendre.
Soyez impliqués
Si votre enfant est la cible de cyberintimidation, abordez le sujet immédiatement avec lui. Il peut se taire, se sentir gêné ou dire qu’il peut s’en sortir, mais il est impératif que vous restiez impliqué jusqu’à ce qu’il y ait une solution. Une première étape consiste à visionner ce qui a été affiché en ligne, puis d’en discuter avec votre enfant, tout en restant calme.
Souvent, les enfants dissimulent ce qui leurs arrivent parce que les parents ont tendance à réagir de façon excessive. L’idée que leurs parents appellent un autre enfant, parlent à leurs homologues ou leur enlèvent la technologie est terrifiante, alors ils choisissent de se taire. Pendant cette période difficile, parlez à votre enfant sans le juger, sans lui faire de reproches et sans tenter de bousculer les choses.
Soyez empathique et reconnaissez à quel point c’est douloureux. Assurez-le que ce n’est pas sa faute et que vous le soutenez. Aussi, et cette partie est impérative, demandez à votre enfant s’il a riposté d’une façon ou d’une autre. Il est extrêmement important de discuter avec lui du fait que, même si elles sont tentantes, les représailles lui causeront autant d’ennuis qu’à l’auteur du crime, alors encouragez la transparence complète pendant cette période.
Vous devrez peut-être communiquer avec l’école si la cyberintimidation ne cesse pas. Prévenez le directeur, le conseiller d’orientation et tout travailleur en santé mentale fourni par l’école. Imprimez toutes les formes de harcèlement ou de menaces en ligne que votre enfant a reçues.
Souvent, les écoles disent qu’elles ne peuvent pas participer à la cyberintimidation parce qu’elle a lieu en dehors de l’école et après les heures de classe. Bien que légalement, les écoles ne soient pas obligées de s’immiscer entre l’intimidateur et la victime, elles peuvent et devraient sanctionner les élèves qui commettent la cyberintimidation. Enfin, si votre enfant est en danger imminent d’être blessé ou menacé d’agression physique, communiquez immédiatement avec la police locale en emportant avec vous toutes les preuves matérielles.
Montrez le bon exemple
Malheureusement, de nombreux parents se livrent à des tactiques de cyberintimidation semblables, utilisant la technologie pour harceler, intimider ou embarrasser les autres. Si vous vous trouvez à faire des commentaires désobligeants sur Facebook, à envoyer des tweets méchants ou à afficher quelque chose qui, vous le savez, embarrassez quelqu’un, vous préparez le terrain pour que votre enfant fasse la même chose. En faisant preuve de maîtrise de soi et en réfléchissant avant d’afficher ou de répondre, vous et votre enfant serez de meilleurs utilisateurs de la technologie.
Fixez des limites
Tous les enfants devraient avoir des limites technologiques à la maison. Par exemple, les parents devraient appliquer des règles : plus de technologie dans les chambres à coucher pendant les heures de sommeil, après 22 h (plus tôt pour les enfants des écoles primaires), et imposez une limite les fins de semaine.
Établissez des moments où ils peuvent utiliser les médias sociaux. Par exemple, Après avoir fait une heure de devoirs, l’enfant peut se connecter à Facebook pendant 15 minutes.
Beaucoup de parents d’enfants plus âgés ne voient pas cela comme nécessaire, puisque leur enfant sera bientôt adulte de toute façon, alors pourquoi se donner la peine d’imposer quelque chose qui ne fera que provoquer une dispute ? Voici pourquoi : les enfants qui n’ont pas de limites sont plus susceptibles de consulter des sites Web inappropriés, de se sentir plus attachés à leurs appareils électroniques et d’avoir plus de temps pour participer à la cyberintimidation. Il n’est pas facile de fixer des limites avec votre adolescent, mais il est nécessaire de le garder en sécurité.
Vérifiez ce que font vos enfants
Beaucoup de parents donnent libre cours à leur enfant sur tous les appareils électroniques, surtout quand ils grandissent. Malheureusement, c’est pendant les classes primaires et secondaires que la cyberintimidation a lieu et que les adolescents sont les plus impulsifs. N’oubliez pas que même si votre adolescent est capable de conduire une voiture et d’obtenir de bonnes notes, son cerveau est encore sous-développé. Ce qui en fait un moment privilégié pour prendre part à de mauvaises décisions.
Faites un contrat avec votre enfant pour que vous vérifiez l’historique de son navigateur quand vous le jugez bon (et assurez-vous de le faire régulièrement) et qu’il vous permette de le suivre sur les sites de médias sociaux afin que vous puissiez voir ce que lui et ses amis affichent. Pendant les devoirs, vérifiez le navigateur (sur l’ordinateur, le téléphone, la tablette, etc.) pour vous assurer qu’ils font bien leurs devoirs. Naturellement, votre enfant pleurera, mais vous pouvez lui rappeler que les parents ne veulent que la sécurité leurs enfants.
Comme la plupart des progrès du XXIe siècle, la technologie a apporté d’énormes avantages. Mais ces avantages s’accompagnent de toute une série de problèmes potentiels tel que la cyberintimidation, qui est en tête de liste. Les parents ne peuvent pas tout contrôler, mais en étant ouvert, disponible, calme et impliqué, votre enfant a la meilleure chance possible de rester en sécurité dans le monde d’aujourd’hui.
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