Ah, les hauts potentiels. Ces individus souvent fascinants, parfois incompris, qui semblent avoir un cerveau en ébullition constante. Être haut potentiel, c’est un peu comme avoir une Ferrari dans la tête. Impressionnant, non ? Mais imaginez conduire cette Ferrari sur des routes de campagne pleines de nids-de-poule. Le moteur est rugueux, mais le trajet est cahoteux. Voilà une bonne métaphore pour comprendre pourquoi tant de hauts potentiels rencontrent des problèmes de comportement.
HPI, HPE : c’est quoi exactement ?
Les termes fleurissent ces dernières années. Haut Potentiel Intellectuel (HPI) et Haut Potentiel Émotionnel (HPE) désignent des personnes dotées de capacités hors normes. Les HPI possèdent un quotient intellectuel largement au-dessus de la moyenne (au moins 130).
Leur cerveau capte et analyse les informations à une vitesse éclair. Les HPE, eux, brillent par leur sensibilité émotionnelle et leur empathie exceptionnelle. Ils ressentent tout, souvent trop, et perçoivent les émotions des autres comme un radar hyper affûté.
Dans les deux cas, ces caractéristiques ne sont pas qu’un don. Elles viennent avec des défis. Imaginez être dans un monde où votre esprit va plus vite que celui des autres ou où vos émotions débordent comme une rivière en crue. Pas simple, n’est-ce pas ?
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Un cadeau empoisonné ? Le plus gros problème de comportement d’un haut potentiel
Commençons par les points positifs. Les HPI impressionnent par leur intelligence. Ils comprennent rapidement, résolvent des problèmes complexes, et leur créativité est souvent hors normes. Les HPE, eux, sont des magiciens de l’émotion. Leur empathie est un trésor, et ils ont une capacité rare à comprendre les besoins des autres.
Mais ce cadeau n’est pas sans revers. Ces cerveaux, toujours en surchauffe, peuvent être difficiles à gérer. Les HPI, par exemple, se sentent souvent isolés. Leur manière de penser est si différente qu’ils peinent à se faire comprendre. Imaginez essayer d’expliquer un algorithme complexe à quelqu’un qui parle une autre langue. Frustrant, non ?
Cette frustration peut se traduire par des comportements jugés « difficiles » : impatience, agacement, ou même agressivité. C’est d’ailleurs le principal problème de comportement que peut rencontrer un haut potentiel.
Pour les HPE, c’est une autre histoire. Leur hyper-empathie les pousse à absorber les émotions des autres, comme une éponge. À force, ça déborde. Résultat : crises d’angoisse, hypersensibilité, ou difficulté à gérer leurs propres émotions. Là encore, ces débordements sont souvent mal perçus, car ils ne collent pas avec l’image du « don ».
Les autres problèmes de comportement
Les comportements problématiques des hauts potentiels ne tombent pas du ciel. Ils sont souvent le signe d’un décalage entre ce qu’ils ressentent ou pensent et ce que le monde attend d’eux. Prenons un exemple classique : l’hyperactivité.
Ce n’est pas qu’ils veulent déranger, mais leur cerveau a besoin d’être constamment stimulé. Si l’environnement ne convient pas, ils s’ennuient. Et quand un haut potentiel s’ennuie, ça peut devenir explosif.
Les difficultés sociales sont également courantes. Beaucoup de HPI se sentent incompris, parfois même rejetés. Leur manière d’analyser les situations, de poser des questions, ou de réagir peut paraître étrange ou inadaptée.
Chez les HPE, c’est l’intensité émotionnelle qui peut poser problème. Pleurer pour un détail ou s’énerver face à une injustice mineure n’est pas toujours comprise par ceux qui les entourent.
Parfois, ces comportements sont interprétés comme de l’insolence ou de la rébellion. Pourtant, ils traduisent souvent un besoin profond de cohérence et de justice. Les hauts potentiels ne supportent pas l’arbitraire. Dites-leur qu’une règle n’a pas de sens, et vous verrez leur patience fondre comme neige au soleil.
💡Nous vous recommandons d’ailleurs de lire notre article sur les signes révélateurs d’un HPI, vous y trouverez de nombreux comportements et indices pour mieux les appréhender.
Pourquoi ces comportements ?
Tout est une question de besoins mal comblés. Les HPI ont besoin de stimulation intellectuelle. Les HPE ont besoin de sécurité émotionnelle. Si ces besoins ne sont pas respectés, des comportements perturbateurs émergents.
Chez les enfants, cela peut se manifester par une agitation constante (comme se balancer, se toucher les cheveux, etc) ou une rébellion contre l’autorité. Chez les adultes, cela prend la forme d’une lassitude, d’un perfectionnisme excessif, ou d’une difficulté à maintenir des relations sociales stables.
Certains vivent avec un sentiment d’imposture, malgré leurs compétences. D’autres adoptent une façade pour masquer leur sensibilité ou leur intellect hors norme. C’est épuisant. Et parfois, cette fatigue émotionnelle ou mentale se transforme en comportements impulsifs ou conflictuels.
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Et maintenant, on fait quoi ?
Comprendre qu’un haut potentiel n’est pas qu’un « cerveau » ou un « cœur débordant » est la première étape. Ce sont des personnes entières, avec des besoins spécifiques et des forces incroyables. Plutôt que de les voir comme des individus « compliqués », pourquoi ne pas chercher à adapter notre approche ?
Pour les parents ou enseignants face à un enfant HPI ou HPE, il est essentiel de nourrir leur curiosité et de reconnaître leurs émotions. Pour les adultes, cela passe par l’acceptation de leur différence et l’apprentissage à mieux gérer leurs excès.
Après tout, une Ferrari sur une route cabossée, ça peut secouer. Mais avec un peu de soin et de compréhension, elle peut filer droit et révéler tout son potentiel. Les hauts potentiels ne demandent qu’une chose : rouler sur une autoroute qui leur correspond.
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