Depuis peu, nous entendons parler d’un concept que peu de personnes comprennent : la dysmorphie de productivité. Il s’agit d’un fait psychologique qui touche de nombreuses personnes, au travail, dans des projets personnels ou lors de tâches à faire au quotidien. Globalement, cela se caractérise par l’impression de ne jamais en faire assez, de ne jamais être assez performant et d’être finalement trop exigeant envers soi-même, notamment au travail. Comment faire face à ce sentiment qui prend aux tripes de nombreuses personnes en France ? Nous faisons le point.
Qu’est-ce que la dysmorphie de productivité ?
La dysmorphie de productivité toucherait environ 1/4 des travailleurs, si ce n’est beaucoup plus en comptant toutes les personnes qui ne savent pas qu’elles en souffrent. Nous passons une grosse partie de notre vie à travailler, mais aussi globalement à avoir des responsabilités, que ce soit dans des projets persos, en entreprise ou vis-à-vis de sa famille, ses enfants.
Ces responsabilités peuvent causer beaucoup de stress pour les personnes qui souffrent de la dysmorphie de productivité. Pourquoi ? Parce que ces personnes ont la constante sensation de ne jamais en faire assez, de ne jamais être assez bon dans leurs activités, de ne jamais être assez productif.
La pression est parfois très forte et provient à la fois d’un facteur environnemental (le patron, votre conjoint, les exigences des enfants), mais surtout d’un facteur interne (la personne se met la pression toute seule).
La personne est finalement trop exigeante envers elle-même et veut toujours en faire plus. Elle se dévalorise en permanence, ne croit pas en ses capacités et a l’impression de travailler pour rien, sans reconnaissance.
Très peu confiante en elle, elle souffre également du syndrome de l’imposteur. C’est-à-dire qu’elle pense ne pas mériter ce qu’elle a. Frustrée, perfectionniste et insatisfaite d’elle-même, la personne se sent alors découragée, elle pense être incompétente. La personne a peur que tout le monde découvreur qu’elle est « un imposteur », qu’elle n’est finalement pas à la hauteur des compétences attendues.
Quels sont les symptômes principaux ?
- Le syndrome de l’imposteur. La personne a peur que les autres ne pensent qu’elle ne mérite pas ce qu’elle a.
- Dévalorisation de son travail, de ses capacités, mauvaise estime de soi, douter de son talent.
- Difficulté à effectuer certaines tâches, justement parce que la personne a peur de l’échec et se met finalement en échec elle-même.
- La personne se critique elle-même tout le temps, y compris dans ses pensées.
- Charge mentale très élevée.
- Des angoisses, la boule au ventre, le stress.
- Une fatigue chronique.
- La personne ne pense qu’au travail et a du mal à se reposer sur ses jours de repos, elle n’aime pas ne rien faire. Elle ne profite pas du temps libre.
- Peu d’être renvoyé, viré, de la déception dans le regard des autres.
- Penser que tout est toujours de sa faute lorsqu’un problème survient au travail ou dans le quotidien.
- Passer trop de temps sur le travail, les tâches à faire, se surinvestir.
- Avoir l’impression de ne pas être rentable.
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Quels sont les risques à rester dans cette situation ?
- Le burn-out. Dès les premiers signes du surmenage, vous risquez le craquage émotionnel et de gros soucis au niveau de votre santé mentale (possible dépression, angoisses, etc) et physique (douleurs musculaires, migraines, etc).
- Une fatigue extrême après le travail, mais aussi sur vos jours de repos. La fatigue chronique est à surveillée car elle est clairement un signe évocateur d’un mal-être.
- Des troubles anxieux, des traumatismes vis-à-vis du travail.
- Une vie de famille gâchée.
- Irritabilité constante.
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Comment combattre la dysmorphie de productivité ?
Il n’y a pas 36000 solutions. Pour sortir de la dysmorphie de productivité, il faut d’abord l’accepter et voir les choses en face : vous n’avez pas confiance en vous et vous en faites trop pour combler cette peur de décevoir. Après avoir pris conscience que vous souffrez de cette situation, le chemin va être long pour y remédier. Mais, ce n’est pas impossible. Voici quelques pistes pour vous soulager :
- Toujours se rappeler que ce n’est pas grave de ne pas être parfait. Souvenez-vous-en quand vous vous sentez submergé. Il faut impérativement apprendre à lâcher prise.
- Le travail n’est pas votre vie. La vie, c’est profiter de celle-ci. Souvenez-vous-en lorsque vous sentez que les tensions s’installent. Et surtout, ne faites pas trop d’heures, vous n’obtiendrez pas plus de satisfaction à trop donner à votre travail.
- Souvenez-vous de vos succès passés lorsque vous faites face à un échec ou à une peur de l’échec.
- Célébrez vos réussites. Lorsque vous arrivez à faire quelque chose, aussi petite soit-elle, soyez fière de l’avoir fait et récompensez-vous.
- Reposez-vous, prenez du temps pour récupérer physiquement et mentalement. Oui, vous avez le droit de vous reposer, vous n’êtes pas une machine. Et souvenez-vous, les autres aussi se reposent. Ce n’est pas parce que vous pensez qu’ils sont toujours au top et en mouvement qu’ils ne sont vraiment ou qu’ils vont bien. Eux aussi sont peut-être fatigués.
- Établissez vos limites. Mettez au clair, peut-être en les écrivant, les heures que vous souhaitez faire et ne dépassez jamais cette limite.
- Différenciez la vie pro et perso. Ne répondez pas aux mails sur le temps libre, ni aux appels, si vous pensez au travail, changez vos idées en faisant autre chose. Déconnectez-vous du travail sur le temps de repos.
- Parlez-en à votre médecin traitant ou à un psy, ce n’est pas une honte de le faire, c’est même naturel et sain pour tous les êtres humains. Nous sommes doués d’émotions et donc c’est normal qu’elles nous fassent défaut parfois.
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