Que ce soit pour votre BAC de philo, un devoir en philosophie ou bien votre culture générale personnelle, il peut être intéressant de mieux comprendre l’allégorie de la caverne de Platon. Un exemple philosophique qui soulève de nombreuses questions et qui permet aussi de réfléchir sur sa propre condition. Allez, on vous explique tout ça en peu de temps et de manière très simple. C’est parti.
C’est quoi l’allégorie de la caverne de Platon ?
L’allégorie de la caverne, aussi appelé « la grotte de Platon », est une idée philosophique explosée par le grand penseur Platon. Platon était le disciple du philosophe mondialement connu Socrate et il a aussi été le mentor d’un autre grand philosophe, Aristote, lequel a partagé de nombreux travaux avec Platon.
Le mythe de la caverne est une expérience de pensée qui serait issue de l’histoire de Pythagore. D’après la légende, Pythagore « aurait vécu dans une grotte, où se réunissaient vingt-huit disciples : elle évoque la caverne de son maître Phérécyde ».
Un lien avec la théorie des Formes
Activement investi dans la démocratie à Athènes dans l’antiquité, Platon était un penseur qui s’est surtout fait connaître pour sa théorie des Formes. Pour lui, les Formes sont en fait des idées, des idées immortelles qui germent dans la tête et qui sont en fait les êtres les plus réels qui existent.
Et d’un autre côté, les chose sensibles, les choses matérialisées seraient imparfaites et temporaires. Exemple : l’idée du singe est immortelle et un singe est imparfait et temporaire, pareil pour une chaise, etc.
Dans cette même idée, il assure donc que l’idée d’une chose existe avant sa matérialisation. Dans un de ses ouvrages, Platon explique que pour lui toutes les Formes matérielles et imparfaites viennent d’un même « moule », une même idée. Et les Formes matérielles et imparfaites se déclinent de ces moules uniques et immortels, des sortes de copies.
Exemple : le singe et l’humain viendrait du même moule, la même idée, mais les copies de ce moule sont toutes différentes. Le singe est différent de l’humain, chaque singe sont différents entre eux, chaque humain sont différents entre eux.
On remarque que Sartre, dans le courant moderne, avait une idée similaire complètement opposée : l’existence précède l’essence.
D’après cette idée, on existe avant d’être, on est avant de devenir. On existe donc physiquement avant d’exister mentalement, en idée. L’animal qu’est le singe existe physiquement avant de l’idée du singe puisqu’il faut voir le singe pour en saisir l’idée.
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Résumé de l’allégorie de la caverne / grotte de Platon
Et dans l’idée platonicienne, il y a l’allégorie de la caverne, alors intimement liée à sa théorie des Formes. Mais d’abord, c’est quoi l’allégorie de la caverne ? Il s’agit donc d’un exemple philosophique imagé.
Plusieurs Hommes sont enchaînés et assis dans une grotte, ils ne cherchent pas à bouger de cette position car ils sont ainsi depuis leur naissance. Ces derniers tournent le dos à l’entrée de la grotte, ils ne voient rien sauf le mur face à eux.
Toutefois, de la lumière d’un feu de camp installé derrière eux et les Hommes ne voient donc que des ombres sur le mur. Ils n’ont jamais vu le soleil ni même la source de cette lumière derrière eux, le feu de camp, puisqu’ils sont dos à lui depuis toujours.
Ils ne voient donc que leurs propres ombres, mais aussi les ombres des différents objets ou encore animaux qui passent derrière eux. Des projections qu’ils prennent pour la réalité. Pour eux, ces ombres sur le mur, c’est ça qui est réel puisqu’ils ne connaissent rien d’autre. Et pour les sons, ils ne connaissent que les échos et non pas les sons bruts.
Platon expose alors une question : que se passerait-il si un des Hommes décidait finalement de se libérer et qu’il découvrait que tout ce qu’il connaît est une illusion, ou plutôt une altération de la réalité ?
Habitués à cette vision, les Hommes pourraient déjà ne jamais arriver à cette envie de découvrir autre chose. Mais aussi, si un seul venait à vouloir se dégager, les autres voudraient-ils le suivre ? Ils pourraient le prendre pour un fou en apprenant ce qu’il y a derrière eux, ils pourraient aussi avoir peur de l’inconnu.
La morale derrière cette image platonicienne
Inscrite dans le Livre VII de La République, la grotte de Platon était initialement une idée de Socrate et elle met en avant plusieurs idées sous-jacentes comme la peur de l’inconnu, la peur de la connaissance, mais aussi l’idée de force du groupe qui fait que si la majorité choisit de rester dans la caverne, les autres suivent et prendront donc celui qui est parti pour un fou.
Mais, l’idée principale repose sur la dualité entre la caverne sans lumière représentant l’ignorance, les apparences, l’enfermement, l’illusion ; et l’extérieur où le soleil brille représentant la liberté, la connaissance et le réel. Le soleil, ici, a pour signification la « source de la science et de la vérité en tant qu’elles sont connues ».
Une dualité qui fait ici penser à sa théorie des Formes. Pourquoi ? Parce qu’ici la caverne fait référence au monde sensible, soit au monde des objets imparfaits et matérialisés. Et le monde extérieur représente le monde de la connaissance, le monde « supérieur » comme l’appelait Platon. C’est le monde des idées, des moules, des formes immortelles.
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La volonté de se déconditionner pour se libérer
Les ombres ne sont qu’une projection altérée, des copies, des idées, des choses réelles. Des copies auxquelles les Hommes sont attachés, mais qui finalement n’ont pas grande valeur. Pour Platon, l’humain a par nature du mal à avoir accès à la vérité, à créer, inventer, à connaître.
Et donc pour lui, la majorité des gens se trouvent dans la caverne alors que les esprits les plus vifs peuvent se détacher de leur milieu initial pour accéder au savoir. Ils prennent conscience de leur état et vont vers le changement.
C’est un peu la même idée de Descartes avec « je pense, donc de suis« . La personne qui se met à penser change qui il est. Par exemple, dans l’animé japonais Ergo Proxy, nous avons affaire à des robots qui prennent conscience de leur état de robot et qui finalement deviennent « fou ». En réalité, ils sortent du moule et accèdent à la connaissance d’eux-mêmes. Ils engagent un changement pour enfin se libérer de leur condition limitée. Il faut se libérer du conditionnement pour s’accomplir, selon le philosophe.
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« Je sais que je ne sais rien »
L’allégorie de la caverne met aussi en avant l’idée qu’il ne faut jamais prendre pour acquis ce que nous disent nos sens. Nous pouvons nous tromper, avoir affaire à des ressentis erronés.
Et cela va plus loin, selon Platon, prendre conscience que nous ne sommes jamais certains de la réalité, qu’une illusion peut se cacher dans le réel (le fameux « Je sais que je ne sais rien » de Socrate), c’est une forme d’intelligence pour l’humain.
Et si vous veniez à prendre conscience et qu’en plus vous vouliez transmettre cette connaissance aux autres, cela ferait de vous quelqu’un de moral, d’éthique. Car les ignorants auraient besoin d’un tuteur qui apprendrait aux autres à ne pas faire de déni de réalité et à aller vers l’acceptation.
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