Le frelon est un insecte souvent craint par l’homme. En effet, cet insecte fait partie de ces espèces animales qui donnent des frissons à certaines personnes rien qu’en prononçant son nom ou en leur montrant sa photo. Or, le frelon ne représente aucun danger pour l’homme ni ses activités. Dans cet article, nous allons découvrir le cycle de vie de cette guêpe sociale et en savoir plus sur la manière dont elle se reproduit.
Sommaire
Le frelon se reproduit pendant l’automne
Les frelons asiatiques restent actifs jusqu’aux premières gelées. Ils se reproduisent essentiellement durant l’automne, entre les mois de septembre et octobre, voire novembre selon les saisons. Les femelles reproductrices qui sont nées au début de la saison partent s’accoupler en dehors du nid avec les mâles. Celles-ci sont les seules à survivre et elles doivent alors s’organiser pour passer l’hiver. Les mâles, les ouvrières et les dernières larves meurent tous.
Le nid est alors abandonné, laissant les intempéries et les oiseaux s’occuper de sa destruction totale. Les oiseaux peuvent y trouver une source de nourriture riche en protéines. C’est notamment pour cette raison que les frelons femelles ne trouvent aucun intérêt à dépenser de l’énergie pour détruire leur nid à cette période de l’année.
Tandis que les ouvrières se nourrissent de nectar et de fruits mûrs, les femelles préfèrent se nourrir de protéines afin de se constituer des réserves suffisantes d’énergie pour passer l’hiver.
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Comment les femelles s’organisent-elles pour passer l’hiver ?
Le choix de l’endroit pour passer l’hiver est judicieux pour les femelles. Il faut qu’il soit calme et suffisamment profond pour être isolé du froid et garantir leur survie jusqu’à la prochaine saison. Généralement, les frelons femelles privilégient les tas de feuilles mortes, les cavités creusées par d’autres insectes dans la terre, les vieux troncs d’arbres, les greniers, voire une vieille paire de gants de jardinages qui traîne dans la cabane extérieure.
Une fois installés dans leur abri, les frelons femelles entrent en état de diapause. Dans cet état les frelons mettent leur métabolisme au ralenti afin d’espérer pouvoir se réveiller à l’arrivée des beaux jours.
Découvrez en vidéo le cycle de vie du frelon asiatique :
Fonder un nouveau nid au printemps
Dès que le climat commence à se réchauffer (environ 13 °C minimum), les frelons femelles sortent de leur hivernation. Elles rentrent immédiatement dans une « guerre » des sites de nidification. Cela entraine souvent le décès de plus de 95 % de la population existante. Finalement, c’est seulement 1 % des femelles reproductrices fécondées qui parviennent à établir un véritable abri viable.
La fondation du nouveau nid se déroule durant les mois de mars à août. Les femelles ayant survécu à l’hiver dernier se regroupent pour former de petits essaims composés de 2 à 5 individus. Ces dernières entament alors la fondation de l’abri dont la taille avoisine celle d’une orange. Le nid est essentiellement fabriqué à partir de fibres de celluloses mâchées, comme c’est le cas de nombreuses espèces de guêpes.
Une fois le nid entièrement bâti, c’est-à-dire totalement clos, la femelle la plus robuste tue les autres femelles et commence à pondre ses œufs. Elle devient alors la reine du nouveau nid. Elle peut mesurer jusqu’à 3 cm et vivra pendant un an tout au plus.
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Comment se déroule l’élevage des premières larves ?
Un mois à un mois et demi après la pondaison de la nouvelle reine, les premières larves éclosent. Ces premières larves vont devenir les premières ouvrières du nid chargées de faire grossir sa taille. Un frelon asiatique ouvrière mesure environ 2 cm. Il s’agit de leur taille définitive puisqu’elles resteront relativement petites durant toute la période où le nid est petit.
Les jeunes ouvrières peuvent s’éloigner de 350 mètres du nid, tandis que les plus âgées peuvent doubler cette distance si la recherche de nourriture l’exige. Les ouvrières vivent jusqu’à 30 jours.
Lorsque le nombre d’ouvrières est suffisant pour subvenir aux besoins du nid, la reine se consacre désormais à la ponte. Elle peut alors pondre jusqu’à 100 œufs par jour, alors qu’elle ne s’était contentée que d’en pondre un par jour jusque-là.
Le nid va continuer de s’agrandir jusqu’à l’automne. Les plus gros nids peuvent compter jusqu’à 13 000 alvéoles, 1 700 individus, et atteindre 1 mètre de hauteur.
Vers août-septembre, on peut observer la formation d’un nid secondaire qui est souvent plus imposant que le nid principal. L’entrée du nid de frelons asiatiques se trouve généralement sur le côté, tandis que l’entrée des frelons européens se situe en dessous du nid.
C’est à la fin de l’été que les larves donnent naissance à des mâles et à des femelles capables de se reproduire. La colonie va ensuite se préparer pour le cycle suivant.
Le frelon asiatique est-il réellement nuisible ?
Une nuisance pour les apiculteurs
Le frelon asiatique, de son nom scientifique Vespa velutina, vit principalement durant le jour et interrompt toute activité à la tombée de la nuit. Le frelon asiatique est détesté, car il est un prédateur redoutable pour les abeilles et les guêpes communes. Les apiculteurs sont donc nombreux à constater l’annihilation totale de leurs ruches après l’attaque de cette espèce de frelon.
Le frelon asiatique se poste en vol stationnaire à une vingtaine de centimètres de l’entrée de la ruche d’abeille, guettant l’arrivée d’une ouvrière chargée de pollen. Il fonce immédiatement sur sa proie et la saisit entre ses pattes, puis elle la tue à coup de mandibules. Il l’emporte ensuite afin de la dépecer. Pour ce faire, le frelon asiatique se concentre sur le thorax qui correspond à la partie du corps de l’abeille la plus riche en protéines. Il mâche ensuite le thorax afin de composer une boulette qu’il peut emporter au nid pour en nourrir les larves.
Une fois que toutes les abeilles ouvrières ont été décimées, les frelons peuvent pénétrer plus facilement dans la ruche afin de s’attaquer au couvain.
Les apiculteurs ont pu trouver une solution afin d’éviter la décimation totale de leurs ruches : faire une entrée faisant la taille exacte des abeilles, empêchant alors les insectes plus gros d’y pénétrer. Cependant, cela n’empêche pas les frelons de continuer de harceler les abeilles à l’extérieur, faisant baisser considérablement la production de miel, et menaçant la survie de toute la ruche pendant l’hiver.
Une peur non justifiée pour l’homme
Chez l’homme, la crainte des frelons asiatiques est simplement justifiée par la peur des insectes en général. Le frelon asiatique n’est pas agressif envers l’homme tant que ce dernier ne s’approche pas de son nid à moins de 5 mètres de distance.
En ce qui concerne la piqûre du frelon asiatique, elle est certes douloureuse, mais ne représente aucun danger pour l’homme. En tout cas, pas plus que la piqûre d’une guêpe ou d’une abeille. Seules les personnes allergiques au venin d’hyménoptères doivent s’en méfier.
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