Le serpent est un animal très controversé. À la fois craint et apprécié, il fascine surtout par ses nombreuses caractéristiques. L’une des spécificités les plus fascinantes du serpent repose dans son mode de reproduction ainsi que l’accouplement. C’est un animal apode reptile qui se reproduit uniquement par viviparité ou oviparité. Seules quelques espèces rares se reproduisent par ovoviviparité.
Le serpent adopte un mode de vie en concordance avec les saisons, donnant alors un aspect particulier à sa reproduction.
Sommaire
Le cycle de la reproduction du serpent
Tout d’abord, il faut savoir que le serpent est un animal qui hiberne. Sa période de reproduction s’étend alors du début du printemps jusqu’au milieu de l’automne, lorsque les températures commencent à baisser.
Les serpents possèdent un type de reproduction assez surprenant. En effet, les partenaires sexuels ne vivent pas ensemble, mais préfèrent garder un mode de vie indépendant. Afin d’assurer la fécondation, les femelles ont la capacité de stocker des spermatozoïdes. Lorsqu’elles souhaitent enfanter, elles peuvent alors se servir de la semence stockée pour coupler leur ovule et tomber enceinte.
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L’identification du partenaire potentiel
L’accouplement chez le serpent est une reproduction sexuée, c’est-à-dire qu’un mâle doit s’accoupler avec une femelle. Étant donné que ce sont des animaux qui vivent seuls, la période de reproduction commence alors par la recherche de partenaire.
Les femelles ont un cycle hormonal qui définit la période à laquelle elles sont favorables à l’accouplement. Ce cycle est rythmé par des hormones œstrogènes. Un pic d’hormones déclenche ensuite la production de phéromones.
L’attirance et l’identification de la femelle dépendent largement des phéromones émises par cette dernière. La captation du signal chimique se fait à partir de l’organe olfactif du mâle, situé au plafond de la bouche. On appelle cet organe « l’organe de Jacobson ». Afin d’identifier la femelle, le mâle doit donc se rapprocher de celle-ci et lui donner un coup de langue rapide.
Ce coup de langue permet au mâle d’obtenir plusieurs informations importantes sur son potentiel partenaire :
- Son sexe ;
- Son espèce ;
- Son cycle hormonal ;
- Ses capacités de reproduction ;
- Sa taille ;
- Son âge.
Où se situe l’organe reproducteur du serpent ?
À l’instar des lézards et des amphisbènes, le serpent fait partie de l’ordre des squamates. Ces animaux ont une particularité assez surprenante qui est de posséder deux pénis. On appelle cela un hémipénis. Leur organe reproducteur n’est pas visible en dehors de copulation, car il est rétracté dans une gaine de la portion inférieure de la queue.
Cette particularité, les mâles la partagent également avec les femelles. Ces dernières possèdent en effet deux clitoris appelés hémiclitoris. Le corps caverneux présent dans les hémipénis permet une érection de ces appendices recouverts de tubérosités et de relief.
La parade nuptiale des serpents
Lors de la période d’accouplement, le mâle va généralement s’accoupler avec plusieurs femelles. Celles-ci, après s’être accouplées avec différents partenaires, peuvent enfanter à plusieurs reprises des progénitures avec des géniteurs différents.
La recherche de partenaire se fait dans la nature où les spécimens sont nombreux. Tous sont traditionnellement à la recherche d’un autre serpent de sexe opposé pour l’accouplement. Lorsque le mâle trouve un partenaire qui lui convient, il se frotte à elle et se place sur son dos. Des convulsions de la part de la femelle indiquent qu’elle est prête à s’accoupler et elle relève la queue pour permettre la copulation. L’acte peut durer plusieurs heures chez les serpents.
La vidéo suivante éclaire sur la parade nuptiale et sur les ébats de ces reptiles :
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La reproduction du serpent : œufs ou bébés ?
Généralement, les serpents sont ovipares. Par définition, ils pondent donc des œufs au lieu de donner naissance à une progéniture vivante. Le nombre d’œufs, la durée d’incubation, la maturation de l’embryon et les caractéristiques de l’œuf (taille, couleur, forme) varient en fonction des espèces.
Caractéristiques des ovipares
Dans ce groupe, le serpent appartient à une catégorie spécifique connue sous le nom d’animaux ovipares de fécondation interne. Les espèces appartenant à cette catégorie se reproduisent de manière sexuelle.
Qu’en est-il des vivipares ?
On retrouve aussi des espèces qui sont vivipares. Ce sont des espèces qui ne pondent pas d’œufs, comme le boa constrictor. Les femelles de ces espèces font germer leur progéniture avec un placenta par lequel elles le nourrissent. Le bébé serpent vient au monde par le biais de la naissance, où il sera déjà pratiquement développé.
Les espèces dites ovovivipares
Entre les deux précédents groupes, on retrouve aussi les ovovivipares. Les animaux appartenant à ce groupe sont généralement des espèces marines. Cette mode de reproduction du serpent ressemble ainsi à celle des requins. Ce type de naissance est assez particulier, car bien que les serpents développent des œufs, ces derniers restent à l’intérieur de la mère. Ils se développent alors de cette manière et n’éclosent que lors de la naissance. Le bébé serpent sort alors de l’œuf et de l’intérieur de la mère en même temps.
Combien d’œufs pond un serpent ?
Le nombre d’œufs pondus par un serpent varie en fonction de l’espèce. Les crotales peuvent pondre entre 4 et 25 œufs, tandis que les autres espèces pondent entre 3 et 4 œufs. La couleuvre est assez particulière, car elle pourra pondre jusqu’à 100 œufs.
Il faut savoir que le nombre dépend aussi des conditions atmosphériques. Les climats plus froids ont généralement un effet négatif sur la prolifération de ces reptiles. Ils auront tendance à pondre moins que lorsque les températures augmentent.
Les œufs de serpent ne sont pas tous identiques. Certains sont blancs, tandis que d’autres peuvent être jaunâtres. Ils peuvent être de forme ronde, allongée ou ovale.
Le processus d’éclosion
Lorsque l’œuf arrive à maturité, le bébé serpent qui se trouve à l’intérieur va percer la coquille avec une dent d’éclosion prévue à cet effet. Celle-ci va ensuite disparaître après quelque temps.
La dent d’éclosion se situe sur le museau du serpenteau et chaque bébé sait s’en servir instinctivement. Cela permet alors aux serpents de continuer à proliférer, d’autant plus que de nombreuses femelles ont tendance à se détacher de leurs œufs, donc de leurs progénitures, après la pondaison.
Les bébés sont particulièrement fragiles lors des premiers jours. Ils auront donc besoin d’une aide extérieure pour survivre. Ils vont alors rester proches de leur lieu d’éclosion afin de trouver de quoi se nourrir et profiter de la chaleur présente. Les espèces venimeuses sont par ailleurs capables de créer du venin dès le jour de leur naissance.
Le phénomène de la parthénogenèse
Il faut savoir que dans certaines régions chaudes asiatiques, il existe des espèces de serpents constitués uniquement de femelles. Ces reptiles ont alors la capacité exceptionnelle de procréer sans avoir besoin de s’accoupler. Elles vont pondre des œufs et les bébés serpents développés de cette manière sont essentiellement des femelles.
Ce phénomène force l’admiration des scientifiques, car les progénitures sont en réalité des clones de leur mère. Elles présentent en effet le même ADN à tous points de vue.
Bien que ces espèces puissent se multiplier sur plusieurs générations, elles souffrent néanmoins d’un manque de diversification de leur ADN. Cela présente donc un frein quant à l’amélioration de leurs capacités. Ces espèces rencontrent des difficultés à s’adapter aux différents espaces, notamment face à l’évolution des conditions climatiques.
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