Actuellement, « le commerce illégal d’espèces sauvages menacées génère chaque année entre 7 et 23 milliards de dollars de chiffre d’affaires », explique la WWF. Parmi les animaux qui sont de plus en plus sujets aux trafics, notamment sur internet, il y a le guépard. Un marché illégal qui prend de plus en plis d’ampleur, malheureusement pour ces félins et pour les associations qui luttent pour le bien-être animal.
Le trafic d’animaux sauvages explose
« Le commerce illégal d’espèces sauvages menacées génère chaque année entre 7 et 23 milliards de dollars de chiffre d’affaires », assure la WWF. Actuellement, en France du moins, maintenir en captivité, transporter ou vendre un animal sauvage ou encore dangereux sont des actes soumis à de nombreuses règles, notamment l’obligation d’avoir un certificat de capacité adéquat.
Sauf que, pour la plupart des gens qui ont des animaux sauvages à la maison ou qui vendent ces animaux, il s’agit de particuliers sans autorisation. Cela est illégal et peut complètement engendrer de gros problèmes, entre maltraitance animale et perturbation de la faune.
En France, le trafic concerne de nombreuses espèces. Ce peut être des chats vendus hors des règles (par exemple, sans identification), des chiens catégorisés vendus comme non catégorisés, des reptiles dangereux initialement sous capacité, des oiseaux capturés illégalement comme els chardonnerets, des mygales… Récemment, en France, un réseau de trafic d’animaux a même été démantelé, environ 1000 veuves noires ont été retrouvées durant les perquisitions.
Le marché illégal de félins sur la toile : acheter un fauve, c’est désormais possible (illégalement)
Et selon National Geographic, le trafic de félins et de fauves prend également de l’ampleur en France comme partout ailleurs. Sur le sol français, il arrive parfois que des associations et que les autorités tombent sur des particuliers qui ont en leur possession des servals, par exemple. Sauf que, là aussi, c’est interdit en dehors de la capacité.
Et avec internet, il devient de plus en plus facile de passer entre les mailles du filet. « Les réseaux sociaux facilitent énormément les prises de contact entre acheteurs et vendeurs », explique National Geographic. Une lionne a été retrouvée dans un garage à Marseille et celle-ci aurait été achetée grâce à une mise en relation sur la toile, comme l’explique Fabrice Gayet, référent Cites (commerce international des espèces sauvages), au Parisien.
Selon lui, les réseaux ont un impact considérable sur les trafics animaliers. « C’est certain. C’est le cas pour les félins comme le lionceau qui va lui aussi grandir… Ceux qui en acquièrent veulent un lionceau pour l’exploiter, ce qui est beaucoup plus grave puisqu’ils vont servir à faire des photos pour des influenceurs sans cervelle« , a-t-il expliqué au Parisien.
« Rapidement, d’une grosse peluche, ça devient un animal adulte »
Sur les réseaux, il est vrai que nous voyons beaucoup d’influenceurs d’autres pays avoir des fauves, des animaux que vous ne pouvez pas avoir en France. Malheureusement, cela donne des idées aux plus influençables. Sauf qu’avoir un animal sauvage chez soi, c’est une grosse responsabilité qu’on a du mal à quantifier.
« Rapidement, d’une grosse peluche, ça devient un animal adulte. Ceux qui les ont s’en débarrassent », explique e Ludovic Ehrhart, de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) de la gendarmerie, à FranceInfo.
National Geographic a d’ailleurs mené une enquête très poussée sur la détention de tigres en captivité. Une réalité qui va bien au-delà des cirques et des zoos qui utilisent parfois ces fauves pour le spectacle. Et cela montre bien que la détention de fauves illégalement est quelque chose loin d’être anecdotique.
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Fauve : Un gros commerce de guépards sur les réseaux sociaux
Dans le cas du guépard, cet animal fait grandement partie du réseau puisqu’il est l’un des fauves les plus achetés sur la toile. Selon un rapport de Traffic publié en janvier 2024, 222 liens publiés sur le net ont été identifiés comme renvoyant sur des réseaux de commerce de guépards, et ce, entre octobre 2022 et mars 2023. 70 % renvoyaient à des comptes sur les réseaux sociaux. Comme quoi, le trafic du guépard (ou d’autres fauves) est très présent sur les plateformes.
« Les vendeurs semblent déployer davantage d’efforts pour rester anonymes en créant plusieurs profils d’utilisateurs, en utilisant des paramètres de confidentialité plus stricts et en évitant soigneusement tout langage ‘transactionnel’ potentiellement incriminant », explique Traffic. Un problème qui « met un peu plus sous pression une espèce de félin iconique déjà menacée », explique l’organisme, cité par TF1.
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