La 21e conférence sur le Sida à Durban en Afrique du Sud a débuté ce lundi, elle réunit plus de 18 000 chercheurs, bailleurs de fonds, manifestants, personnes atteints du VIH Sida et les acteurs de la société civile. Mais déjà, plusieurs organisations craignent une baisse des financements de la part des pays qui contribuent le plus dans la recherche, la prévention et le traitement aux antirétroviraux.
Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida a précisé qu’avec la baisse des fonds destinés à la recherche, il y a un réel risque que l’épidémie reparte à la hausse. L’Afrique subsaharienne, l’Europe de l’Est et l’Asie restent encore malheureusement très marquées par l’épidémie avec près de 87 % des infections dans le monde.
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VIH Sida : décalage entre promesse de financements et réalité sur le terrain
16 ans après la dernière conférence sur le Sida en 2000 qui s’est tenue en Afrique du Sud, la situation était on ne peut plus désastreuse pour ce pays. Le gouvernement niait ses responsabilités et aucune politique efficace de prévention et de traitement n’était mise sur pied. Il a fallu la pression de l’Onusida et d’autres organisations pour faire fléchir les autorités sud-africaines à l’époque. De 640 000 nouvelles infections chaque année, l’Afrique du Sud est passée à 380 000 nouveaux cas, un progrès considérable même s’il faut reconnaître que ces derniers chiffres donnent encore le tournis.
C’est parce qu’il y a eu des financements dans les recherches et le traitement qu’on est passé de 1,9 million de décès dans le monde en 2000 à 1,1 million en 2015. Or, les organisations de lutte contre le Sida constatent un décalage énorme entre les promesses politiques et les financements qui sont insuffisants pour éradiquer le VIH Sida d’ici 2030.
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VIH Sida : 13 des 14 principaux pays donateurs ont réduit leur financement
Le nombre de nouvelles infections liées aux VIH Sida augmente en Europe de l’Est dans les pays comme la Russie, mais aussi en Asie centrale. Par ailleurs, on constate une baisse très lente dans de nombreuses régions, preuve qu’un risque de recrudescence de l’épidémie est bien réel.
Une situation très inquiétante qui vient s’ajouter à la baisse des financements des principaux pays donateurs. Michel Sidibé affirme : « Treize des quatorze principaux donneurs au Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont réduit leur contribution. Si nous ne poursuivons et n’amplifions pas nos efforts, nous risquons un rebond de l’épidémie et cela nous coûtera beaucoup plus cher, car il faudra recommencer le travail comme cela a été le cas avec le paludisme ».
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